Les extrêmes politiques peuvent-ils cohabiter aujourd’hui ?
L’idée du « en même temps » semblait intéressante au départ. Après tout, pourquoi ne serait-il pas possible de rassembler un peuple en attirant les extrêmes vers le centre ? Rien de mieux que de mettre une idée en pratique pour connaître son vrai pouvoir. Et qu’aura réalisé le « en même temps » au final ? Une polarisation vers les extrêmes.
La généralisation ne fonctionne jamais
Si l’on regarde l’histoire de plus près, on se rend compte
que de tenter de satisfaire un peuple en entier ne peut fonctionner. Lorsque
les communistes ont voulu rendre les citoyens tous égaux, ils n’ont créé qu’une
élite plus réduite, dont le pouvoir concentré était tout aussi oppressant que
celui d’un dictateur de l’extrême droite. A notre époque, on aurait pu croire
que l’élite du centre possédait les qualités nécessaires pour regrouper, mais
au final, ils se sont radicalisés dans leur conviction qu’ils possédaient la
vérité absolue et que tous ceux qui ne pensaient pas comme eux, étaient des
colporteurs de mensonge. Résultat : le peuple est plus divisé que jamais
et la tension ne cesse d’augmenter entre les deux camps, créant une montée des
extrêmes.
Les extrêmes peuvent-ils vivre ensemble ?
Qu’est-ce qui unit un peuple ? Sa culture, son histoire,
le sang de ses citoyens. Mais voilà précisément une des clés du problème d’aujourd’hui :
les peuples ne sont plus formés que d’une seule religion, d’une seule couleur
de peau, ou d’une culture unique. Le melting pot que sont les sociétés, en ce
début de 21e siècle, dans la plupart des pays occidentaux, nous
oblige à trouver des solutions diverses pour conserver une paix sociale, autre
que ce qui nous rassemblait auparavant.
Une des théories avancées par le philosophe Luis, est qu’il
est temps de revoir la démocratie. Le problème, selon lui, est qu’il n’est plus
possible de diriger une minorité, lorsque celle-ci représente des milliards d’individus.
La crise sanitaire a démontré cette faiblesse de la démocratie, alors que deux
courants de pensée se sont affrontés de plein fouet. Selon lui, il faut créer
divers modes de gestion de société, à l’intérieur même de celles-ci. On
pourrait donc décider de vivre selon les règles d’un gouvernement socialiste ou
d’un parti plus à droite, selon ce que l’on préfère. Je n’expliquerai pas sa
théorie en entier, car cela serait trop long, mais elle illustre bien le besoin
de revoir nos institutions, avant que le pacte social n’explose et que la violence
ne prenne le dessus.
Car c’est bien là le problème : les extrêmes se distancent
l’un de l’autre de plus en plus. La discorde qui existait déjà, est en train de
se tourner en haine. L’un prêche la tolérance et affiche clairement son
contraire, alors que l’autre se campe dans ses renforts et refuse de se rendre
aux changements sociétaux exigés par les premiers. Il y a là, très
certainement, des odeurs de guerre civile. Et au vu des événements qui se sont
produits aux Etats-Unis ainsi qu’au Brésil, on ne peut négliger le danger que
représente cette colère qui gronde à l’intérieur de chacun des camps. Pour
continuer de vivre ensemble, quelle solution reste-t-il alors ?
Quel futur pour ce combat entre les extrêmes politiques ?
Il est difficile d’imaginer que cette tension se calmera
prochainement. Au contraire, la pression que les peuples occidentaux subissent
présentement, avec la guerre en Ukraine qui divise de plus en plus, et une inflation
qui n’est que le résultat de très mauvaises décisions prises par leurs élites,
risque de continuer à jeter de l’huile sur le feu qui brûle entre eux. Nous
sommes encore loin d’une solution. Il faudra certainement la trouver en-dehors
de ce que l’on a connu précédemment dans l’histoire de l’être humain. Trop de
changements ont eu lieu au cours des derniers siècles, et particulièrement ces dernières
années, pour permettre un statu quo ou un retour à d’anciennes méthodes. On ne
peut qu’espérer que les philosophes, sociologues et politologues inventeront un
nouveau mode de vie qui saura satisfaire les deux extrêmes, de manière à leur
permettre de vivre côte à côte, sinon en harmonie, au moins en paix.
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