Choix personnels versus responsabilité civile

Entre le chaos et la dictature, il existe de nombreux scénarios. Dans toute société, des choix ont été faits au cours des siècles qui expliquent pourquoi elles existent dans leurs formes actuelles. Mais est-ce que cela les justifie pour autant ? À l’heure où de nombreux combats s’installent entre les partisans de la liberté la plus totale, et leurs opposants qui désirent contraindre la vie des gens en les obligeant à utiliser un chemin précis et unique, posons un regard sur la cause et les choix que la société devra faire (ou subir) dans un avenir rapproché.

Chaos versus dictature

Tel que le mentionnait Hobbes, sans les lois, la société vivrait dans un chaos constant. Des conflits naîtraient sans cesse, et se termineraient fréquemment dans le sang. Mais est-ce possible que ce soit le trop grand nombre de lois qui fait qu’aujourd’hui de nombreuses personnes choisissent de les transgresser, du moins en partie ? Un début de réponse peut se trouver à l’intérieur d’une autre qui est : une société peut-elle s’épanouir si elle n’évolue que dans un monde de restrictions ?

Si on leur offre le choix, il est probable que très peu de personnes opteraient pour une vie dans une société où le chaos règne. L’insécurité et le danger pour la survie personnelle de chaque individu y sont trop grands. Cependant, tous (ou presque) vous diront qu’ils ne veulent surtout pas vivre en dictature. C’est sans doute parce que ce régime a réussi à prendre le pouvoir à quelques reprises dans l’histoire et que les problèmes qu’ils posent sont désormais bien connus de tous. Beaucoup mieux que ceux que crée le chaos, puisqu’il n’existe pas autant d’exemples dans notre histoire qui puissent nous donner une idée du mode de vie dans un tel contexte.

Comment expliquer la tension entre choix personnels et responsabilité civile ?

En réalité, le nombre de personnes qui font partie des deux mouvements extrêmes est beaucoup plus important que l’on puisse en juger, car nombreux sont ceux qui se taisent afin de ne pas être mis à l’écart par les autres. Et quoi que l’on puisse en penser, il y a des raisons logiques qui expliquent la mentalité des deux camps. Chercher à savoir qui a raison serait d’ailleurs une grande erreur. Il n’y a qu’une seule chose à faire pour construire une société fonctionnelle, et c’est de chercher un équilibre entre tous les partis. Et c’est bien là que le bât blesse, car cet équilibre n’existe plus.

En effet, nous vivons désormais dans un monde où les gouvernements affirment détenir la vérité absolue, ce qui a pour effet de les distancer de leur peuple. Lorsque l’on force des valeurs sur des citoyens, peu importe ce qu’elles sont, il arrivera toujours un moment où ceux qui ne sont pas d’accord se révolteront. C’est vrai dans les dictatures et dans les régimes autoritaires qui existent aujourd’hui, mais c’est aussi vrai dans les démocraties. Plus que jamais les leaders de tous les régimes martèlent du poing sur la table en affirmant haut et fort que seule leur vision du monde est la bonne, allant même jusqu’à en conclure qu’il faut empêcher les autres d’exister. Mais pour lancer la pierre, il faut d’abord être parfait, et aujourd’hui aucun de ces gouvernements ne l’est, ni même ne s’en approche. À l’heure de l’Internet, une époque où les gens peuvent se renseigner facilement, il devient de plus en plus difficile de contrôler la pensée globale des sociétés, et encore plus celle des individus.

Comment rassembler à nouveau ?

Il existe deux solutions aux problèmes des sociétés d’aujourd’hui. La première (et la plus simple) est que les gouvernements durcissent encore plus les lois et les fassent exécuter de manière systématique, quitte à priver les citoyens de leur liberté. C’est le scénario le plus probable qui attend une grande majorité d’entre nous. Souhaitable ou non, il est presque certain que cela calmera les esprits les moins révolutionnaires et permettra aux gouvernements de reprendre le contrôle et de poursuivre leurs activités.

Le second est beaucoup plus complexe et tient pratiquement de l’impossibilité : trouver un nouveau système politique ou tout au moins modifier celui dans lequel nous vivons de manière profonde, tout en conservant certaines règles de base. Mais pour en arriver là, il faudrait que le pouvoir en place accepte le changement, ce qui est plus ou moins impensable. Sinon, comme toutes les révolutions, celle-ci devra passer par le sang, et ce, sans garantie que le régime qui viendra remplacer celui-ci sera meilleur.

En d’autres mots, pour parvenir à recentrer, il est probable que la société doive faire face à un durcissement d’un des extrêmes. Évidemment, cela ne tient pas compte de la situation politique actuelle de la planète qui est cependant un élément qui pourrait décider du sort de nos sociétés, par un changement de la balance du pouvoir global. Au vu des différents qui ont lieu entre les grandes puissances aujourd’hui, il est probable que ce soit le scénario le plus envisageable. Et dans un tel cas, il est impossible de prévoir l’état de nos sociétés une fois le conflit terminé.


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