Avons-nous créé une génération inadaptée ?
Chaque nouvelle génération trouve sa propre identité et se détache des précédentes. On entend souvent des remarques telles que « c’était mieux avant », mais c’est rarement vrai alors que l’évolution ne fait que poursuivre sa route. Dans les faits, il existe toujours un lien entre les plus jeunes, les adultes et les seniors qui permet à la société de poursuivre sa route sans trop de difficulté. Mais ce n’est pas ce qui semble se produire cette fois. Y a-t-il vraiment des différences profondes qui se sont creusées et comment peut-on les expliquer si c’est le cas ?
Une génération déjà blasée
Il est impossible de détourner notre regard des confinements
à répétition, si l'on veut expliquer le comportement de la nouvelle génération.
Cependant, il est plus probable que ce soit la goutte qui ait fait déborder le
vase, plus que ce qui explique la mentalité globale de cette génération. En
vérité, avant même que ce fait de société qui les a empêchés de se développer
ne se produise, ces enfants étaient déjà blasés. C’est un qualificatif
improbable, je l’admets, mais force est d’admettre que les jeunes d’aujourd’hui
pensent avoir tout vu et tout vécu, avant même d’avoir quitté le nid familial.
Ils ont appris le sexe sur Internet, par le biais de la pornographie.
Pour eux, la sexualité est une suite de gestes qui conduisent à la jouissance.
Alors que cette partie de notre vie était auparavant rattaché à l’amour, et
avant cela à la procréation, elle est dorénavant un rite de passage, trop
souvent vide de sens pour ces jeunes qui délaissent de plus en plus rapidement
la sexualité, n’y trouvant rien d’autre qu’une simple équation mathématique.
Ils connaissant désormais le monde entier (pense le
connaître), alors qu’ils regardent des séries et films de tous les pays. Mais ce
qu’ils y trouvent, c’est une unicité de pensée. En effet, que les programmes qu’ils
visionnent soit Coréens, espagnols, ou américains, les images sont somme toute
similaire, ainsi que leurs messages. Et comme les films d’auteur ne prennent
que très peu d’espace sur les plateformes de streaming, la recherche de l’identité
de l’individu est plutôt absente, ce qui n’aide pas les jeunes à se retrouver.
Une génération abreuvée d’un écologisme dur
Dès qu’ils ont commencé à regarder la télévision et à lire des
articles en ligne, ils se sont vite rendu compte que la nature n’allait pas
bien. Ils ont entendu parler du réchauffement climatique et des dangers qu’il
comporte pour la survie de l’humanité. On leur a répété que leur futur était
plus qu’incertain, sous forme de commentaires tels que : il faut penser à nos
enfants ! À force d’entendre de telles phrases constamment sur tous les réseaux,
on finit par croire qu’il n’existe en effet aucune solution et que leur avenir
est déjà joué. À qui la faute ? À ceux qui sont passés avant eux,
naturellement. Ils n’ont pas écouté et ils n’ont rien fait pour trouver une
solution. Eux sont bien décidés à ne pas agir de la même manière, et ils feront
tout ce qui doit être fait pour ne pas répéter les erreurs de leurs aînés. Cela
explique ce que certains appellent aujourd’hui l’écoterrorisme.
Une génération qui veut travailler autrement
La valeur travail n’est plus en haut des préoccupations de
la nouvelle génération. Pour expliquer cette réalité, il faut se tourner vers l’Internet
et l’intelligence artificielle. Pour eux, il est possible de laisser cette
dernière faire le travail pendant qu’ils se divertissent ou qu’ils s’occupent à
d’autres tâches plus importantes dans leur système de valeur. En ce sens, ils n’ont
peut-être pas tort. Le futur nous dira jusqu’où l’intelligence artificielle
changera notre vie. Peut-être trouvera-t-elle un système social plus efficace
et plus juste pour tous, qui viendra remplacer notre démocratie qui boite et
les différentes autocraties qui sont au pouvoir à travers le monde. Dans un tel
cas, cette génération devra trouver un remplacement au travail. Sinon, vu qu’ils
sont déjà blasés, ils risquent de trouver le temps long.
Conclusion
La nouvelle génération est-elle inadaptée ou un changement
majeur est-il dû depuis trop longtemps ? C’est une question à laquelle
nous aurons une réponse au cours de la prochaine décennie. Je ne miserais
cependant pas sur la deuxième option si je devais me prononcer. Notre système a
tendance à faire rentrer les récalcitrants dans les rangs assez rapidement,
parce que sans argent, il est tout simplement impossible de survivre dans notre
société. Il est donc plus probable que les jeunes finissent par suivre un
chemin similaire à ceux qui les ont précédés. Dans ce cas, peut-être
aurons-nous raté une opportunité de trouver une manière de mieux vivre.
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